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Le Smaragd "E", sa vie, son oeuvre,... et sa fin
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beauchamp
Michel SOLÉ
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Le Smaragd "E", sa vie, son oeuvre,... et sa fin
Hier, mon Samragd "E" a terminé sa vie "sur scène". L'aile a cassé en vol sur un déclenché. Son premier vol datant de 2004, la structure était sûrement fatiguée :
Une page se tourne. C'est avec cet avion que j'ai fait mes derniers concours F3A en 2013. C'était aussi mon tout premier modèle utilisant des lipos, que j'avais assemblés moi-même : 30 cellules câblées en 10S-3P
Voici sa première mouture en Mai 2004 :
C'était l'un des tous premiers multis de classe internationale ainsi motorisé en France. A l'époque, les lipos ne délivraient que péniblement 15C et j'utilisais des packs 6600 mAh uniquement pour pouvoir "tirer" 70A, car je ne consommais que la moitié de la capacité sur un programme.
Au 15ème vol, alors que j'étais en visite sur l'aérodrome de Perigueux-Bassillac, un problème radio a provoqué un crash. Miraculeusement, les ailes s'en sont sorties presque intactes. Par contre, j'ai dû racheter un fuselage, et le voici dans la livrée qu'il a conservé jusqu'à hier :
Aujourd'hui, j'ai ressorti de sous la poussière son prédécesseur, l'Extrem 90, qui à l'origine volait avec 30 éléments Ni-Cad 2000 mAh (en 1998), et aujourd'hui, avec des lipo 10S 2700. Photo Modèle Mag d'époque :
Hé bien, quelle différence ! Malgré 1 kg gagné sur les AQ, il est nettement moins stable que le Smaragd, plus petit, plus difficile à visualiser, plus rapide, ... bref, beaucoup moins plaisant à piloter.
Une page se tourne. C'est avec cet avion que j'ai fait mes derniers concours F3A en 2013. C'était aussi mon tout premier modèle utilisant des lipos, que j'avais assemblés moi-même : 30 cellules câblées en 10S-3P
Voici sa première mouture en Mai 2004 :
C'était l'un des tous premiers multis de classe internationale ainsi motorisé en France. A l'époque, les lipos ne délivraient que péniblement 15C et j'utilisais des packs 6600 mAh uniquement pour pouvoir "tirer" 70A, car je ne consommais que la moitié de la capacité sur un programme.
Au 15ème vol, alors que j'étais en visite sur l'aérodrome de Perigueux-Bassillac, un problème radio a provoqué un crash. Miraculeusement, les ailes s'en sont sorties presque intactes. Par contre, j'ai dû racheter un fuselage, et le voici dans la livrée qu'il a conservé jusqu'à hier :
Aujourd'hui, j'ai ressorti de sous la poussière son prédécesseur, l'Extrem 90, qui à l'origine volait avec 30 éléments Ni-Cad 2000 mAh (en 1998), et aujourd'hui, avec des lipo 10S 2700. Photo Modèle Mag d'époque :
Hé bien, quelle différence ! Malgré 1 kg gagné sur les AQ, il est nettement moins stable que le Smaragd, plus petit, plus difficile à visualiser, plus rapide, ... bref, beaucoup moins plaisant à piloter.
Michel SOLÉ- Admin
- Messages : 2837
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Localisation : Niort
Re: Le Smaragd "E", sa vie, son oeuvre,... et sa fin
mes condoleances.....sur la premiere photo on reconnait mieux l'avion que toi. si j'ai bien compris cela s'est passe hier je devais etre juste parti
on va dire qu'il etait amorti
on va dire qu'il etait amorti
beauchamp- Messages : 249
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Re: Le Smaragd "E", sa vie, son oeuvre,... et sa fin
Arf finalement 2021 commence mal
Il était chouette cet avion !
Il était chouette cet avion !
Jul- Messages : 556
Points : 2923
Date d'inscription : 15/09/2018
Re: Le Smaragd "E", sa vie, son oeuvre,... et sa fin
Paix à ces cendres ... il a finalement eu une belle vie entre les doigts d'un pilote expérimenté comme toi
_________________
jcboubou- Messages : 864
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Michel SOLÉ- Admin
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RICHET Jean Paul, CYRIL, beauchamp, jcboubou, marcus79 et freddy79 aiment ce message
Re: Le Smaragd "E", sa vie, son oeuvre,... et sa fin
Je veux l essayer celui là
freddy79- Messages : 392
Points : 2135
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Age : 53
Localisation : La creche
Re: Le Smaragd "E", sa vie, son oeuvre,... et sa fin
La destruction du SMARAGD passée au filtre du « Swiss Cheese Model » (SCM) (J.P. THEBAULT - janvier 2021)
La destruction d’un modèle réduit est toujours une douleur, douleur d’autant plus vive lorsque l’on n’en connaît pas les causes. Cette connaissance des causes est d’autant plus importante qu’elle peut permettre d’éviter des accidents futurs, pour soi-même ou pour les autres.
D’où la tentation d’appliquer à un crash de modèle réduit une méthode utilisée en aéronautique grandeur : le « Swiss Cheese Model ».
Qu’est-ce que le Swiss Cheese Model (ou SCM) ?
Le Swiss Cheese Model (« Modèle du Fromage Suisse » en bon français), malgré sa dénomination qui peut sembler farfelue, est au contraire une méthode de gestion des risques très sérieuse, bien éloignée de la fameuse « Loi de Murphy » qui fait florès chez les modélistes.
Cette méthode a été imaginée au début des années 1990 par James REASON, docteur en psychologie de l’université de Manchester pour aider à comprendre pourquoi les accidents surviennent et pour mettre l’accent sur les relations de cause à effet. C’est une méthode qui ne s’attache pas uniquement aux circonstance d’un accident, mais qui va examiner précisément les causes de celui-ci pour permettre d’éviter les accidents futurs ou au moins d’en atténuer les effets.
Pour illustrer sa méthode, Reason compare les « niveaux de défense » (barrières, sécurités, …) à des « tranches » d’emmenthal où les « trous » représentent les failles.
Les niveaux de défense peuvent être variables selon les disciplines envisagées (aéronautique, nucléaire, santé, etc.), avec cependant des « tranches d’emmenthal » communes :
- défenses technologiques ;
- sécurités liées aux acteurs ;
- barrières liées aux procédures ;
- etc.
Cela peut se traduire par le schéma ci-dessous :
L’idée de Reason, c’est que si l’ensemble des tranches de fromage (les niveaux de défense) présentent des trous alignés (les failles), alors on n’échappe pas à l’accident.
Pratiquement, et pour ce qui concerne l’aéromodélisme, on peut schématiser le modèle suivant :
Il s’agit là d’une version volontairement très simplifiée du SCM, néanmoins suffisante pour s’adapter à notre discipline.
Et le SMARAGD dans tout cela ?
Circonstances du crash :
Entraînement voltige. Suite à un déclenché, rupture de l’aile en vol.
Le SCM va nous permettre d’analyser le crash du SMARAGD et d’en tirer des conclusions pour les modèles futurs.
Commençons par lister les facteurs possibles concernant les barrières de défense (la liste n’est pas exhaustive et ne prend en compte que les informations contenues dans les posts précédents) :
Facteurs technologiques :
- Le SMARAGD était un modèle « âgé » (16 ans) et donc dont les matériaux ont vieilli, en particulier les différentes colles et résines ;
- Il s’agissait d’un modèle de voltige dont la structure a été fortement sollicitée (et à de nombreuses reprises) au cours de sa période d’utilisation ;
- Le SMARAGD est un modèle à aile démontable en deux parties, clé d’aile en tube carbone, fourreaux plantés directement dans le polystyrène ;
- Les modèles réduits sont souvent (mais de moins en moins) conçus de manière empirique si on les compare avec des modèles « grandeur » ;
- …
Facteurs environnementaux :
- Vol sur la piste de NIORT (piste en dur) ;
- Vol le samedi 2 janvier 2021, température froide (maxi 5°C à 16h00), air sec (humidité 62 % à 16h00) ;
- Lorsque la température est basse, certaines colles ou résines deviennent cassantes ;
- ...
Facteurs procéduraux :
- Visite prévol effectuée (pas d’anomalie visuellement détectée?) ;
- A contrario des aéronefs « grandeur », les aéromodèles ne subissent pas des visites de sécurité régulières (imaginez une « grande visite » sur un aéromodèle avec démontage complet et désentoilage!) ;
- Le programme voltige exécuté comportait un déclenché ;
- Les tonneaux déclenchés sont des figures fatigantes pour le pilote et surtout pour la machine. Des facteurs de charges locaux élevés peuvent être atteints. Les déclenchés induisent des efforts importants en torsion du fuselage comme de l’aile, laquelle est de surcroît particulièrement sollicitée au niveau de l’emplanture. Le fait que l’air soit froid et donc plus dense ne fait qu’accentuer les contraintes sur l’aile. Il faut rappeler que, dans l'histoire de l'aviation, de nombreux appareils ont été détruits ou endommagés en vol en exécutant des déclenchés.
- …
Facteurs humains :
Le Dr Reason admet comme préalable que les erreurs humaines sont inévitables (même si on peut les réduire par la formation, l’éducation, l’expérience). Il est cependant évident que le pilote expérimenté est plus « fiable » que le pilote inexpérimenté. Il reste cependant possible qu’il commette une erreur, ne serait-ce qu’au niveau de la prise de décision :
D’après l’analyse (sommaire, je vous le concède) qui précède, le crash était donc « inévitable ». Il aurait suffi qu’un seul facteur soit inversé pour qu’il ne se produise pas. Il est probable qu’un vol par temps moins froid n’aurait pas abouti à l’accident. Id. Pour un vol sans déclenché, etc.
Voici donc le résultat de mes élucubrations.
Pour ceux que cela intéresse, voici le lien vers une étude sur le modèle du fromage suisse effectuée par deux élèves de l’École des Mines de Paris :
https://hal-mines-paristech.archives-ouvertes.fr/hal-01097470/document
… et un autre vers le site du Bureau d’Enquêtes et d’Analyses pour ceux qui s’intéressent à l’accidentologie aéronautique :
https://www.bea.aero/
(La lecture du rapport final consacré à chaque incident ou accident montre le sérieux des procédures utilisées et des analyses qui les concluent)
La destruction d’un modèle réduit est toujours une douleur, douleur d’autant plus vive lorsque l’on n’en connaît pas les causes. Cette connaissance des causes est d’autant plus importante qu’elle peut permettre d’éviter des accidents futurs, pour soi-même ou pour les autres.
D’où la tentation d’appliquer à un crash de modèle réduit une méthode utilisée en aéronautique grandeur : le « Swiss Cheese Model ».
Qu’est-ce que le Swiss Cheese Model (ou SCM) ?
Le Swiss Cheese Model (« Modèle du Fromage Suisse » en bon français), malgré sa dénomination qui peut sembler farfelue, est au contraire une méthode de gestion des risques très sérieuse, bien éloignée de la fameuse « Loi de Murphy » qui fait florès chez les modélistes.
Cette méthode a été imaginée au début des années 1990 par James REASON, docteur en psychologie de l’université de Manchester pour aider à comprendre pourquoi les accidents surviennent et pour mettre l’accent sur les relations de cause à effet. C’est une méthode qui ne s’attache pas uniquement aux circonstance d’un accident, mais qui va examiner précisément les causes de celui-ci pour permettre d’éviter les accidents futurs ou au moins d’en atténuer les effets.
Pour illustrer sa méthode, Reason compare les « niveaux de défense » (barrières, sécurités, …) à des « tranches » d’emmenthal où les « trous » représentent les failles.
Les niveaux de défense peuvent être variables selon les disciplines envisagées (aéronautique, nucléaire, santé, etc.), avec cependant des « tranches d’emmenthal » communes :
- défenses technologiques ;
- sécurités liées aux acteurs ;
- barrières liées aux procédures ;
- etc.
Cela peut se traduire par le schéma ci-dessous :
L’idée de Reason, c’est que si l’ensemble des tranches de fromage (les niveaux de défense) présentent des trous alignés (les failles), alors on n’échappe pas à l’accident.
Pratiquement, et pour ce qui concerne l’aéromodélisme, on peut schématiser le modèle suivant :
Il s’agit là d’une version volontairement très simplifiée du SCM, néanmoins suffisante pour s’adapter à notre discipline.
Et le SMARAGD dans tout cela ?
Circonstances du crash :
Entraînement voltige. Suite à un déclenché, rupture de l’aile en vol.
Le SCM va nous permettre d’analyser le crash du SMARAGD et d’en tirer des conclusions pour les modèles futurs.
Commençons par lister les facteurs possibles concernant les barrières de défense (la liste n’est pas exhaustive et ne prend en compte que les informations contenues dans les posts précédents) :
Facteurs technologiques :
- Le SMARAGD était un modèle « âgé » (16 ans) et donc dont les matériaux ont vieilli, en particulier les différentes colles et résines ;
- Il s’agissait d’un modèle de voltige dont la structure a été fortement sollicitée (et à de nombreuses reprises) au cours de sa période d’utilisation ;
- Le SMARAGD est un modèle à aile démontable en deux parties, clé d’aile en tube carbone, fourreaux plantés directement dans le polystyrène ;
- Les modèles réduits sont souvent (mais de moins en moins) conçus de manière empirique si on les compare avec des modèles « grandeur » ;
- …
Facteurs environnementaux :
- Vol sur la piste de NIORT (piste en dur) ;
- Vol le samedi 2 janvier 2021, température froide (maxi 5°C à 16h00), air sec (humidité 62 % à 16h00) ;
- Lorsque la température est basse, certaines colles ou résines deviennent cassantes ;
- ...
Facteurs procéduraux :
- Visite prévol effectuée (pas d’anomalie visuellement détectée?) ;
- A contrario des aéronefs « grandeur », les aéromodèles ne subissent pas des visites de sécurité régulières (imaginez une « grande visite » sur un aéromodèle avec démontage complet et désentoilage!) ;
- Le programme voltige exécuté comportait un déclenché ;
- Les tonneaux déclenchés sont des figures fatigantes pour le pilote et surtout pour la machine. Des facteurs de charges locaux élevés peuvent être atteints. Les déclenchés induisent des efforts importants en torsion du fuselage comme de l’aile, laquelle est de surcroît particulièrement sollicitée au niveau de l’emplanture. Le fait que l’air soit froid et donc plus dense ne fait qu’accentuer les contraintes sur l’aile. Il faut rappeler que, dans l'histoire de l'aviation, de nombreux appareils ont été détruits ou endommagés en vol en exécutant des déclenchés.
- …
Facteurs humains :
Le Dr Reason admet comme préalable que les erreurs humaines sont inévitables (même si on peut les réduire par la formation, l’éducation, l’expérience). Il est cependant évident que le pilote expérimenté est plus « fiable » que le pilote inexpérimenté. Il reste cependant possible qu’il commette une erreur, ne serait-ce qu’au niveau de la prise de décision :
D’après l’analyse (sommaire, je vous le concède) qui précède, le crash était donc « inévitable ». Il aurait suffi qu’un seul facteur soit inversé pour qu’il ne se produise pas. Il est probable qu’un vol par temps moins froid n’aurait pas abouti à l’accident. Id. Pour un vol sans déclenché, etc.
Voici donc le résultat de mes élucubrations.
Pour ceux que cela intéresse, voici le lien vers une étude sur le modèle du fromage suisse effectuée par deux élèves de l’École des Mines de Paris :
https://hal-mines-paristech.archives-ouvertes.fr/hal-01097470/document
… et un autre vers le site du Bureau d’Enquêtes et d’Analyses pour ceux qui s’intéressent à l’accidentologie aéronautique :
https://www.bea.aero/
(La lecture du rapport final consacré à chaque incident ou accident montre le sérieux des procédures utilisées et des analyses qui les concluent)
JPTHEBAULT- Messages : 101
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Date d'inscription : 13/10/2018
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Localisation : NIORT
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